Les gorges du Caramy

24 11 2018

C’est avec cet article que s’achève la série sur Mazaugues et la région proche.  Il y aurait encore beaucoup de sujets à aborder, mais cela nécessitera de programmer un nouveau séjour dans cette Provence verte.

On ne pouvait quitter Mazaugues sans une ultime randonnée dans les gorges du Caramy. Cette rivière prend sa source à 470 mètres d’altitude sur l’ubac du Mourré d’Agnis au sud de Mazaugues. Elle  traverse, depuis sa source jusqu’à Tourves des vallées encaissées aux paysages remarquables. Les gorges du Caramy s’étendent sur environ 4,5km du Saut du Cabri (Mazaugues) jusqu’au pont Romain situé à Tourves.

Le parcours fait un peu plus de 11km. Deux passages sont un peu délicats. Le premier se situe dans le lapiaz qui se trouve en amont du saut du cabri. Il faut veiller à bien suivre le sentier balisé. Le second se situe après l’ancien site d’extraction de bauxite, vers le Caire de Sarrasin. Après une forte pluie, il est difficile de rejoindre le GR99 sans prendre un bain de pied.

Le site est d’une exceptionnelle pureté. Ce sont de belles gorges, très sauvages, réputées pour ses douze sources. Sur ce site, il y a de nombreuses grottes, gouffres, gours et sites pittoresques avec des chaos dolomitiques donnant un grand intérêt biologique à la zone.

Le  relief  des  pays  calcaires  présente  souvent  une  topographie  toute  spéciale appelée karstique.  C’est  un  ensemble  de  lapiaz,  de  dolines,  d’avens  et  d’autres  formes  d’érosion  dues  à  la  solubilité  partielle  des  roches  calcaires.

Près des sources du Caramy, des bancs calcaires épais sont recoupés pas un grand nombre de diaclases. Celles-ci permettent la circulation d’eau acidifiée par le CO2 d’origine biologique. Cette circulation entraîne la dissolution de la roche. Peu à peu, les diaclases s’élargissent et des blocs s’individualisent puis s’écroulent dans le lit du Caramy. (Lithotèque)

Sur le sentier d’accès aux Gorges du Caramy, on observe sur les roches calcaires, de nombreux indices de dissolution comme des rainures parallèles.

Ces structures cannelées débouchant vers des cavités de plusieurs mètres de profondeur dont le fond est occupé par des argiles rouges résiduelles et des graviers.

L’humidité permanente et la faible lumière permettent le développement de mousses et fougères. Les cavités de plus grande taille sont colonisées par des arbustes et des arbres (chênes pubescents, érables…), ce qui contraste avec le rocher nu sur lequel seuls les lichens se développent.

Dans la dernière partie de la randonnée, nous longeons le site d’exploitation de la bauxite.

Le minerai de bauxite a été découvert près du village des Baux dans les Bouches-du-Rhône par le chimiste Berthier le 23 mars 1821 alors qu’il cherchait du minerai de fer pour le compte d’industriels lyonnais. De là vient le nom de cette roche latéritique qui donne un sol rouge caractéristique à cause de sa forte teneur en alumine et en oxyde de fer. Ce nom a été fixé définitivement en 1861 par Henry Sainte Claire-Deville, le découvreur du procédé de fabrication de l’aluminium. En effet, la bauxite fournit l’alumine qui sera utilisée ensuite pour fabriquer ce métal.

En longeant le cours d’eau qui s’écoule dans le vallon de l’Epine, on peut observer la dalle de calcaire à rudistes empruntée par l’eau.

Un dernier renvoi vers un document du BRGM décrivant l’hydrogéologie de la région. Il contient également un chapitre sur la géologie et les séries stratigraphiques . On peut encore trouver autour de Mazaugues des carottes prélevées dans le sous sol lors d’opérations de sondages géologiques.

 


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